Painting by Cheri Samba

Lokuta eyaka na ascenseur, kasi vérité eyei na escalier mpe ekomi. Lies come up in the elevator; the truth takes the stairs but gets here eventually. - Koffi Olomide

Ésthetique eboma vélo. Aesthetics will kill a bicycle. - Felix Wazekwa

Saturday, November 21, 2015

Congo Siasa is moving...

Bandeko,

After some six years and over 2,5 million views, Congo Siasa will be moving to the website of the Congo Research Group, a new research project housed at the Center on International Cooperation, New York University. You can now find me here, along with other reporting, writing, and podcasting on the Congo.



So all that is left to say is thank you to Cheri Samba for not suing me, and matondi mingi and aksanti sana to all the readers who have visited. I might be back here at some point, but for now, adiós.

Saturday, November 14, 2015

Podcast: Interview avec l'Abbé Santedi Kinkupu, Secrétaire général de la CENCO

Thursday, November 12, 2015

Jean Kenge: Et si on arrêtait le bal des hypocrites…

President Joseph Kabila and US Secretary of State John Kerry
Dans la capitale congolaise, tous les signaux semblaient clignoter dans le même sens. La convocation du dialogue ne serait qu’une question de jours. Joseph Kabila l’a fait dire durant le week-end aux deux chambres du parlement par leurs présidents interposés, avant de rencontrer une délégation de la société civile dimanche et celle des diplomates accrédités à Kinshasa lundi 09 novembre !

Bref, encore quelques petits détails seulement à régler, y compris pour ce qui concerne la médiation, que l’Udps pour sa part souhaite internationale. Une formule que beaucoup d’autres leaders congolais, notamment proches de la MP, récusent en rappelant, par exemple, que la facilitation du Bostwanais Ketumile Masire lors du dialogue intercongolais de Sun City, avec sa tendance à allonger les débats, n’avait pas toujours été un grand succès. La question du format, du choix des délégués par leurs composantes respectives et du timing des travaux fera évidemment grincer les dents.

Avec d’un côté l’Udps, les partis politiques de l’opposition, les organisations de la société civile, les églises - parmi lesquelles les Kimbanguistes, les protestants et les catholiques - qui se sont prononcés favorablement, et de l’autre la majorité ainsi que les organisations qui lui sont alliées, mais aussi la communauté internationale, nombreux sont les observateurs qui sont tentés  de penser qu’une large majorité des Congolais ne serait pas contre le dialogue. Mais ceci ne concerne que la forme.
Il resterait, alors, la question du contenu pour valider la tenue des assises. Qu’elle vienne de l’opposition ou de la majorité, la communication, à ce sujet, ne rassure pas. La Majorité Présidentielle nie la réalité du glissement et crie au procès d’intention. Elle souligne pourtant, au même moment, la nécessité d’apaiser le climat politique et d’éviter l’instabilité.  Elle s’abstient cependant de se prononcer ouvertement sur la question du respect des délais pour la tenue des scrutins ainsi que  des dispositions intangibles de la constitution.

L’opposition, du moins dans son segment «Dynamique de l’Opposition » veut de son côté faire croire qu’il est encore possible, avec tous les retards déjà accumulés, de respecter les échéances de décembre 2016 et d’aller aux élections avec un bureau de la CENI aux ordres et le même fichier électoral du scrutin controversé de 2011 ! Elle n’ose pas dire qu’elle serait aussi tentée par un schéma de coup d’Etat populaire pour répondre à un éventuel coup de force constitutionnel.

Il est un fait que les Congolais ne se sortiront pas de leur piège à vouloir chaque fois rechercher la petite bête dans la tête de l’autre. Ou à vouloir jouer en permanence «les anges contre les démons». Un peu comme si, à la tendance récurrente de la majorité de tricher pour conserver le pouvoir ne correspondrait pas la désorganisation d’une opposition infantile, versée dans les conflits de positionnement et les querelles de leadership, le vagabondage idéologique et la corruptibilité, une opposition incapable de produire une pensée cohérente et une stratégie efficace à opposer à la toute-puissance, vraie ou supposée, de la majorité.

L’hypocrisie de la classe politique congolaise se situe là. Dans les cercles privés, tout le monde admet volontiers que les délais sont intenables mais, en public,  personne ne veut prendre la responsabilité d’un discours de vérité, d’une pédagogie de courage. Au bout du compte, chacun préfère abuser de la crédulité de la population, avec tous les risques, le jour où celle-ci découvrira enfin la triste vérité, d’une colère exponentielle.

Reconfigurer la CENI, constituer un nouveau fichier électoral avec l’accompagnement des partenaires ne sera pas une sinécure, c’est vrai. Mais ce pourrait, idéalement, être le prix à payer pour des élections honnêtes, sans chercher à sacrifier la population dans un cycle incontrôlable de violences. L’opposition commettrait en tout cas une erreur monumentale en faisant croire qu’elle est intellectuellement, moralement et politiquement incapable d’arracher des concessions substantielles dans la négociation avec un régime dont on sait qu’il traîne de nombreuses casseroles. Que cette négociation s’appelle dialogue, concertations ou tripartite majorité-opposition- CENI, force est de constater que tout le monde est, à ce stade,  d’accord sur l’ordre du jour mais que la crainte des uns et des autres réside dans la capacité à contrôler les assises et donc les résolutions qui en sortiraient.

Il suffira, pour le reste,  d’assortir tout compromis politique à venir de garanties de bonne fin, y compris en brandissant la menace de sanctions internationales – isolement diplomatique, blocage des avoirs et interdiction de voyage - ainsi que l’ouverture de certains dossiers devant la Cour Pénale Internationale pour les auteurs – déjà bien identifiés par les ONGs des droits de l’homme - des crimes contre l’humanité. La communauté internationale qui semble tout d’un coup impuissante pourrait, du coup,  prendre sa part d’une situation dont elle est au moins aussi responsable que les Congolais eux-mêmes. Sauf à vouloir parier sur la «burundisation» du Congo !


Saturday, November 7, 2015

Waiting for le dialogue

Felix Tshisekedi
On Monday this week, President Joseph Kabila met with the heads of state institutions––army, parliament, senior judges and prosecutors. The following day, Deputy Prime Minister Evariste Boshab announced that a political dialogue would be held shortly. Ruling party members filled in the details: the UDPS, a powerful opposition party led by Etienne Tshisekedi, would participate; it begin be held around November 15 in the town of Muanda (west of Kinshasa); and the meeting would be presided by UN Special Envoy Said Djinnit.

The news sent a shock wave though the Congolese blogosphere. The Dynamique de l'opposition, the main group of opposition parties (UNC, Ecidé, MLC, Fonus, l'Envol, ATD and others), which is currently holding a large meeting in Kinshasa, criticized the announcement, saying it would only serve to further delay elections.

Some Congolese pundits were outraged that the UDPS, whom many consider the flag bearer of the opposition, would be party to this kind of initiative. Meanwhile, a Congolese newspaper (C-News) reported that a UDPS delegation had arrived last weekend in Kinshasa for the dialogue, which some fear could lead to the co-option of the party into a government of national unity. The Catholic church, adding to the confusion, congratulated the president on the announcement in a tone that was much less defiant than that of Archbishop Monsengwo after his June meeting with Kabila on the same subject.

But hype in Kinshasa has reached a fever pitch––the Dynamique is beginning to call for civil disobedience and and popular protest. It then likened the self-immolation of a taxi driver in Lubumbashi (he was protesting police harassment) to the Senegalese protest that helped bring President Abdoulaye Wade to his knees.

What is really happening?

I contacted Felix Tshisekedi, the son of Etienne and in charge of UDPS diplomacy, by phone. He said that the UDPS has not accepted any invitation to a dialogue, that they were still open to one, but that it would have to be under international mediation. He castigated Congolese journalists for reporting otherwise. He says that Bona Kalonda, the nephew of the UDPS president, did travel to Kinshasa as reported, but on personal business. Papis Tshimpangila, the legal counsel of the party, also traveled to Kin, but on his own private business.

So what about international mediation? Senior UN officials say they know nothing about Djinnit playing this role, although he has been in touch with members of the political elite as part of his job. Indeed, it would a surprising turn of events, since in the past the Congolese government has been hostile toward any UN involvement in mediation––when Martin Kobler, the former head of the UN mission there, tried something similar last year he was reprimanded by Kabila.

So will there be a dialogue? Possibly. Congolese politicians are inveterate dialogue-ers. The seem to be on a perpetual world tour of negotiations, trekking from Venice to Ibiza this year for the "pre-dialogue", Rome for FDLR talks in 2014, to Addis Ababa for the PSCF and Kinshasa for the concertations nationales in 2013, Kampala for months of M23 negotiations in 2012––and who can forget the per diems and expense accounts set up for the Goma Peace Conference of 2008, or the year spent amid the slot machines and fake waterfalls of Sun City casinos in 2002?

And frankly, if there is no dialogue, what is the alternative other than, as the Dynamique puts it, "a large resistance front to definitively block the path to this abuse of power"––in other words, blood in the streets of Kinshasa? So we are stuck between a dialogue that could allow Kabila to co-opt the opposition and delay elections, and protests that could easily turn violent.

 

Wednesday, November 4, 2015

Jean Kenge: Paralyser la CENI pour mieux glisser ?

 Le Congo-Kinshasa ne serait pas lui-même si la vie s’y déroulait comme un long fleuve tranquille, sans se payer le luxe d’une nouvelle polémique sur la voie escarpée conduisant à l’organisation des échéances électorales de 2016. Parmi les questions qui dérangent, celle de savoir avec quelle administration électorale les Congolais comptent aller à leurs élections de fin de mandat présidentiel.

 Malgré un contexte rendu difficile par des contraintes incompressibles du calendrier électoral et une suspicion politique généralisée, les plus optimistes continuaient de penser que la démission, le 10 octobre dernier, du président de la centrale électorale congolaise avait comme unique soubassement la maladie qui obligeait ce dernier à effectuer de longs et fréquents séjours médicaux à l’étranger,  à se tenir longtemps éloigné du siège de son institution et des obligations de son mandat.

Force est de se rendre à l’évidence : cette démission était l’arbre cachant la grande forêt du malaise qui entoure l’administration électorale congolaise. Moins de trois semaines, en effet, après la démission de l’abbé Apollinaire Moholungu Malu Malu, voici celle de son adjoint, le PPRD André Mpungwe. Une démission annoncée plusieurs jours avant  par la puissante «radio-trottoir» congolaise,  pointant d’intenses pressions de la famille politique du vice-président de la CENI.

Selon la même source, la valse imposée à la CENI vise en réalité à la nettoyer des derniers vestiges des frondeurs du G7 accusés de faire de la résistance. En ligne de mire, la questeure Chantal Ngoy, issue du MSR de Pierre Lumbi Okongo, mais aussi d’autres postes détenus, au sein du bureau comme en plénière, notamment, par des membres du parti ARC d’Olivier Kamitatu Etsu. L’un et l’autre sont des ténors de ce regroupement politique issu de la majorité,  qui a récemment pris ses distances en   accusant celle-ci de vouloir violer la constitution en ne respectant pas ses dispositions pertinentes et impératives sur le mandat présidentiel, mais aussi de chercher à bloquer le fonctionnement de la CENI pour mieux obtenir le «glissement» des échéances électorales.

Concrètement, il suffirait que, dans les semaines qui viennent, les personnalités ainsi visées démissionnent pour que la CENI soit bloquée, et que démarre le laborieux processus de son renouvellement. Ce qui constitue, en soi,  la chronique d’un glissement déjà annoncé! Il y a en effet lieu  de noter que le remplacement de l’abbé Malu Malu est à l’heure actuelle au centre d’une vive polémique opposant les confessions religieuses. La désignation du candidat Corneille Nangaa  par ces dernières est bruyamment contestée par la puissante église catholique, qui critique, selon elle,  un processus biaisé et peu transparent, ainsi qu’un accord préalable entre certaines entités religieuses. Cette contestation a évidemment pour effet de jeter le discrédit sur un profil dont les autres membres de la sous-composante religieuse disent pourtant qu’il répond parfaitement aux critères de technicité et de neutralité !

L’ironie du sort, dans cette affaire, c’est que l’église catholique n’est plus seule sur la voie de la contestation. Elle a été rejointe par une plateforme des églises de réveil dénommée HCERCA, soit Haut Conseil des Eglises de Réveil, Charismatiques et Autres,  qui s’est déclarée « non concernée par les déclarations faites par certains pasteurs qui n’ont pourtant aucune qualité pour engager les églises de réveil», précisant que la plateforme ne «reconnaissait pas le candidat Corneille Nangaa comme étant l’émanation des églises, ministères et mouvements de réveil ».


Rappelons que la question du renouvellement de la CENI était déjà inscrite à l’agenda de plusieurs partis politiques et organisations de la société civile en prévision du dialogue, lors des consultations tenues par Joseph Kabila au mois de juin dernier. Plus récemment, l’Udps avait fait de cette  restructuration  un des objectifs majeurs d ‘un éventuel dialogue avec le pouvoir. Enfin, ce point de vue d’un expert congolais en matière électorale, en l’occurrence Jérôme Bonso qui déclarait en début de semaine, à la suite de la démission d’André Mpungwe, que les turbulences actuelles au sein de la CENI devaient notamment servir à recomposer son bureau à la faveur du dialogue. «Nous souhaitons, a-t-il dit, que cette question de la recomposition du bureau de la Commission électorale et de sa plénière soit inscrite à l’ordre du jour du dialogue politique. C’est à partir de là qu’on pourrait lever un consensus pour procéder à la désignation de nouveaux animateurs, de contribuer à la crédibilisation de la CENI et du processus électoral». 

Jérôme Bonso a-t-il des chances d’être entendu par les partisans du passage en force, synonyme d’une CENI aux ordres du pouvoir ? Au stade actuel, il faut reconnaître que les cartes se trouvent dans les mains de Joseph Kabila et de sa majorité : ou la MP organise la restructuration de la CENI selon son goût et ses humeurs, avec toutes les conséquences que cela implique, ou la question, posée également par l’Udps lors de ses pré-contacts avec le pouvoir, attend la tenue du dialogue pour être traitée de manière «consensuelle».  Le fait est que, dans un cas comme dans l’autre, l’effet sur le calendrier électoral a un seul nom : «glissement».

Monday, November 2, 2015

Kash: Mpungwe, TP Mazembe, Jonction Brazza-Kin-Ouaga




Did Kabila's party just say that they will postpone elections by two to four years?

André-Alain Atundu Liongo, spokesperson for the presidential majority
The internet convulsed briefly over comments made by President Joseph Kabila's coalition spokesperson and published by Reuters on Saturday. At a press conference called in Lubumbashi by the provincial commissioner for the new province of Lualaba––apparently an occasion to rally the troops behind the president––André Alain Atundu said: 
We need to say the truth to the Congolese people that, in the current conditions, we are not able to organise the elections. So, the people must grant us two to four years.  
Was this the first official confirmation that Kabila intends to stay on past his legal term, which ends in December 2016? Some people certainly felt so––I began getting text messages and Twitter alerts within minutes, one friend suggesting that, "We finally know what we had always suspected. Glissement." Kenneth Roth, the executive director of Human Rights Watch, said:
Meanwhile, Moise Katumbi, the former governor of Katanga and presumed presidential candidate, reacted with a press statement:
The ruling coalition's call to delay national elections is troubling but unfortunately not surprising. The people of the Democratic Republic of Congo have spoken through their Constitution that they do not want a president for life - and that they want presidents to be limited to no more than two five-year terms.
(Katumbi's reaction reveals a well-oiled media machine, but also a sense of drama––he made the statement as his soccer team, TP Mazembe, won the first leg of the African Champion's League against USM Alger.)

Strangely enough, however, none of the major Congolese newspapers in Kinshasa picked up the story, nor did Radio Okapi in its Monday broadcast. And, according to journalists in the capital, the Congolese government has been quick to walk back Atundu's statement, saying that it does not represent official policy. 

It is possible that Atundu got ahead of himself. But it is not the first time that he has suggested that the government needs to delay the elections by several years. At a televised debate with opposition leader Franck Diongo just two days earlier, he said the same thing. Watch the first ten minutes and you will get a feel for the logic: we don't have money because the international community has not provided it (although, according to their own budget, they want to finance 90 per cent from domestic revenues); the election commission has resigned, and we need time to replace him (although the electoral calendar was seriously delayed even before that); and we need to register new voters and clean up the voting register, which can take two to four years. 

At some point, the government will have to make the delay of elections official. But for now, it seems to be betting that silence is the best weapon: it barely said anything when provincial elections, scheduled for a week ago, did not take place, and Kabila has been adamantly opposed to making any statements about the elections except in the most general terms. And we are soon going to be beyond the point of no return, when it will be impossible to hold credible presidential elections by the end of next year.